Témoignage de Tamara Pellegrini,
Fondatrice des invisibles

Témoignage de Tamara Pellegrini,
Fondatrice des invisibles

Lorsque j’ai franchi la porte du cabinet de Bernard, c’était dans l’espoir d’éradiquer une vingtaine de symptômes.

Causés par une maladie neurologique qui avait fait brutalement irruption dans ma vie : une sensation de tangage constant, du brouillard cérébral, des troubles cognitifs, une fatigue chronique…

À ma grande surprise, ce sont d’autres aspects de moi qui ont commencé à se réparer. Des maux auxquels je m’étais habituée depuis aussi loin que je me souvienne : insomnies, douleurs menstruelles, manque d’estime de soi, et cette sensation perpétuelle d’être en mode survie.

Peu à peu, j’ai cessé de me sentir submergée par la vie. J’ai appris à soutenir le regard des autres, à apprécier les silences sans panique, à poser des limites claires, à oser laisser mon corps s’exprimer dans la danse. Je suis sortie du sentiment de jalousie, de la peur d’être oubliée et j’ai commencé à vivre. Chaque jour, avec un ancrage nouveau et profond.

Une fois cette première couche élaguée, j’ai enfin pu rencontrer toutes ces parts de moi qui avaient, jusque-là, compensé. Elles se sont apaisées. J’ai ressenti que la vie pouvait, tout simplement, être… simple. J’ai découvert qu’il était possible de quitter le combat intérieur, de laisser derrière moi ce bouillonnement constant, ce stress
sans raison apparente, et de ressentir une confiance en toutes choses.

Sans grands efforts – si ce n’est d’aller retrouver avec assiduité chaque semaine ces petits ronds – je suis devenue une femme qui se respecte, qui met à distance les relations toxiques, et qui poursuit ses rêves avec naturel et panache. Ceux-là mêmes qui semblaient auparavant hors de portée. Séance après séance, je retrouve cet élan de vie qui s’était éteint avec l’arrivée de la maladie. Mais plus encore, je découvre un élan différent : un élan serein, loin des angoisses, des mécanismes de survie et des nuits sans sommeil.

Au lieu d’osciller entre une vie dissociée ou douloureuse, une verticalité s’installe en moi. La maladie est toujours là, et mon système nerveux reste parfois fragile, mais quelque chose en moi s’est solidifié, et aujourd’hui, cela semble inébranlable.
Malgré la rigueur que cela demande de suivre cette méthode, je m’y rends inlassablement, deux fois par semaine.

Mes pieds me portent, sans faillir, vers le seul endroit qui me semble juste aujourd’hui. Parce que désormais, chaque partie de mon corps sait que c’est là, et nulle part ailleurs, que je me retrouve.

Tamara Pellegrini, fondatrice des invisibles

Admin Quertant